La façon d'ordonner le bien et d'interdire le mal
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La façon d'ordonner le bien et d'interdire le mal.
Q : Quelle est la méthode pour ordonner le bien et interdire le mal ? Quelle est la sagesse nécessaire dans cette situation ?
R : Cette question est d’une importance extrême et mérite grandement d’être étudiée en détail, car la recommandation du bien et l’interdiction du mal font partie des devoirs les plus importants de l’islam, et de ses plus grandes obligations.
La raison en est que, lorsque ce devoir est pratiqué par les gens de science, de foi et de clairvoyance, il en résulte que les sociétés musulmanes se réforment, qu’elles échappent au châtiment d’Allah, exalté soit-Il, dans l’immédiat et dans l’avenir, et qu’elles empruntent la voie droite. C’est pourquoi Allah le Très-Haut dit :
« Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes : vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah. »1
Ainsi, Allah a fait d’eux la meilleure communauté apparue pour les gens en raison de ces actes nobles. Allah, exalté soit-Il, dit aussi :
« Que soit issue de vous une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, et interdit le blâmable. Car ce seront eux qui réussiront. »2
Il les a décrits ainsi comme ayant remporté la victoire absolue en raison de cette mission très importante que représente leur invitation vers le bien, leur recommandation du convenable (Ma’rûf) et leur interdiction du blâmable (Munkar). Allah, exalté soit-Il, les a donc rendus victorieux en raison de leur bons agissements. La victoire correspond à la possession de tout bien, et c’est une des causes du bonheur dans le bas-monde et dans l’au-delà. Allah, exalté soit-Il, dit aussi :
« Les croyants et les croyantes sont alliés les uns des autres. Ils commandent le convenable, interdisent le blâmable accomplissent la prière, acquittent la Zakât et obéissent à Allah et à Son Messager. Voilà ceux auxquels Allah fera miséricorde, car Allah est Puissant et Sage. »3
Il leur a donc promis la miséricorde pour leurs bonnes actions dont font partie la recommandation du bien et l’interdiction du mal.
Cela prouve aussi que c’est une obligation individuelle pour tout croyant et toute croyante, chacun d’eux le pratiquant en fonction de ses capacités. Ce n’est pas réservé à certaines personnes à l’exclusion d’autres. Ceci fait partie de leurs grandes caractéristiques et de leurs nobles caractères. Cependant, il est nécessaire que cela soit fait avec sagesse et science, non avec violence et dureté. Ainsi, on interdit le mal et ordonne le bien en se basant sur la science et la clairvoyance ; et le bien est ce qu’Allah et Son Prophète ont ordonné, et le mal est ce qu’Allah et Son Prophète ont interdit.
Ainsi, il est du devoir de celui qui ordonne et interdit de le faire avec clairvoyance et science, qu’il soit homme ou femme. Dans le cas contraire, il doit s’abstenir. Allah le Très-Haut dit :
« Dis : Voici ma voie, j’appelle les gens [à la religion] d’Allah, moi et ceux qui me suivent, nous basant sur une preuve évidente... »4
et la parole d’Allah « sur une preuve évidente » signifie : avec science. Allah, élevé soit-Il, dit :
« Par la sagesse et la bonne exhortation appelle (les gens) au sentier de ton Seigneur. Et discute avec eux de la meilleure façon. »5
La sagesse ici signifie la science.
L’invitation vers Allah (ad-Da’wa) fait partie de la recommandation du bien et l’interdiction du mal, car il s’agit de la clarification de la vérité et sa mise en évidence pour les gens. En outre, celui qui ordonne le bien et interdit le mal peut avoir un certain pouvoir lui permettant de dissuader le malfaiteur et astreindre celui qui a délaissé un acte de bien obligatoire, à le faire. Quant à l’invitation vers Allah, elle est encore plus large que cela, car elle correspond à la clarification aux gens et leur orientation vers la vérité.
En résumé, il est du devoir de celui qui invite vers Allah, ordonne le bien et interdit le mal, de se baser sur la science et la preuve évidente (Bayyina), afin de ne pas ordonner ce qui s’oppose à la religion, ou d’interdire ce qui lui est conforme. Il est aussi nécessaire que cela se fasse avec douceur, sans violence ou paroles vulgaires. Il convient plutôt que cela se fasse avec de belles paroles et d’une façon convenable et douce, comme l’a dit Allah, élevé soit-Il :
« C’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu (Muhammad) as été si doux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. »6
Allah, exalté soit-Il, a dit à Moïse et Aaron, lorsqu’Il les a envoyés vers Pharaon :
« Puis, parlez-lui gentiment. Peut-être se rappellera-t-il ou [Me] craindra-t-il ? »7
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Cheikh Ben Baz
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Majmû’ Fatâwâ wa Maqâlât Mutanawwi’a, vol. 7, pages 327 à 329.
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